jeudi 22 mai 2014

Interview de l'auteur



Eric van den Bavière interviewe Jean Monneret au sujet de son dernier livre Camus et le terrorisme, à la librairie Notre-Dame-de-France à Paris.



lundi 4 novembre 2013

Présentation

Le terrorisme est aujourd’hui un fléau planétaire.

 Or, il y a cinquante ans, la société intellectuelle française fut considérablement agitée par des débats passionnés sur ce point, à l’occasion de la Guerre d’Algérie. Deux des plus grands philosophes français s’y sont affrontés : Camus qui rejetait le terrorisme avec horreur et Sartre qui l’a appuyé, au nom de la révolution et au titre de l’écrivain « engagé » qu’il voulait être.

Aujourd’hui, à la lumière des conflits récents, l’Occident se voit confronté à de nouvelles menaces totalitaires. Il est important dès lors, de réexaminer les débats de ce temps en fonction des problèmes actuels.

Camus apparaît comme celui qui, longtemps avant les autres, avait prophétisé la venue de ce mal incompris, sous-estimé ou souhaité par certains. Nous ne sommes pas encore entrés dans le choc des civilisations. Camus, si nous savons le lire, nous évitera peut-être d’avoir à affronter cette épreuve. Le philosophe qui recommandait de ne jamais consentir au meurtre, celui qui exaltait la pensée de Midi et la mesure grecque, a beaucoup à nous apprendre.

Jean Monneret, historien de la Guerre d’Algérie et lecteur passionné et original de l’œuvre de Camus, nous plonge dans les affrontements et les contestations de l’époque en en dégageant les leçons pour le temps présent.

Quelques mots en vidéo : 



Terrorisme d'Etat et terrorisme révolutionnaire ont un point commun, dans l'esprit de Camus. Il s'agit de deux manifestations d'un même fléau, lequel repose sur l'intimidation des populations : il faut faire peur, pour contraindre les peuples à accepter ce qu'ils rejettent.

samedi 2 novembre 2013

Le noeud gordien

Ci-dessous, la dernière page du cinquième chapitre du livre Camus et le terrorisme.


          La liberté est à portée de main, elle ne semble pas le tenter. Au petit matin, les deux hommes quittent le logis. L’enseignant se munit d’un sac de provisions qu’il remet à son hôte. Il le conduit ensuite sur un plateau enneigé. Là, il lui indique une alternative : le premier chemin conduit à la ville et à la prison. Les gendarmes l’y attendent. Le second chemin va au Sud, des nomades y séjournent. S’il les rejoint, ils lui donneront l’hospitalité qui est de règle chez eux. Il sera libre. Daru a le cœur serré en constatant que l’indigène choisit, le plus délibérément du monde, de se diriger vers la ville et la privation de liberté. Il rentre alors chez lui avec un sentiment d’échec. Lorsqu’il traverse la salle de classe de sa petite école, Daru constate qu’on s’y est introduit, en son absence. Au tableau noir, une main maladroite a tracé un message menaçant. « Tu as livré notre frère. Tu paieras. »[8]

Camus contre Sartre

Ci-dessous, la dernière page du quatrième chapitre du livre Camus et le terrorisme.


          Il connaît suffisamment la mentalité des gens du FLN, comme celle des représentants de la classe politique française pour savoir qu’ils sont capables, les uns comme les autres, de s’accorder pour mettre fin au conflit. Comme il faudra bien un dindon de la farce, les Français d’Algérie (entendons par là, tous ceux Européens et Musulmans qui veulent rester tels, et, ils sont nombreux) seront tout désignés pour jouer ce rôle. Les Pieds Noirs ont assez fréquemment mauvaise presse. Les Musulmans fidèles sont assez souvent ignorés par les media de l’époque (même si de grands noms comme ceux d’Ali Chekkal[5] ou du bachagha Boualem sont connus).

mardi 29 octobre 2013

Sartre contre Camus

Ci-dessous la première page du troisième chapitre du livre Camus et le terrorisme.


          La sortie de l’Homme Révolté en 1951 fut l’occasion d’une rupture entre Sartre et Camus. Beaucoup de choses ont été écrites sur les rapports de ces deux écrivains et sur la polémique qui les a opposés. Michel Onfray, dans un livre récent, a fortement contribué à rafraîchir les mémoires et à éclaircir l’Histoire sur ce point. Nous le citerons donc à l’occasion.

La maturation d’une pensée : la Résistance, la Guerre

Ci-dessous, la première page du deuxième chapitre du livre Camus et le terrorisme.

« La haine est en elle-même un mensonge ».  Albert Camus

          A la page 359 de son livre, Olivier Todd écrit que bien des hommes sortirent de la Résistance avec de « magnifiques, simplistes et dangereuses illusions révolutionnaires sur l’organisation de la société nationale et internationale ». Pour Camus, au contraire, rien n’était plus dangereux et mortifère que les illusions politiques.

L’expérience algéroise du Stalinisme

Ci-dessous, la première page du premier chapitre du livre Camus et le terrorisme.

« Il nous est impossible de nous séparer des désordres du monde. Il nous faut donc de la sainte patience pour vivre au milieu des méchants »  Saint Augustin


          Camus avait une expérience intime du stalinisme. Lorsqu’il parla plus tard de l’Europe orientale asservie ou encore de la démocratie bafouée sous la férule soviétique, ce n’était pas de l’intellectualisme. Il avait expérimenté, de première main, le cynisme, sûr de lui et implacable, du système communiste.